Les groupies des Maraudeurs [PV Moore]

Etre séduisant, avoir du succès et toujours une douzaine de filles qui vous couraient aprés avait quelques choses d'attrayant, certes! Mais cela pouvait se réveler agacant et fatiguant à forte dose!

Aujourd'hui par exemple, Sirius se retrouvait à courir, puis marcher furtivement pour éviter ses "groupies". Il n'avait jamais aimé ce qualificatif mais il devait bien avoué qu'aujourd'hui, cela qualifiait parfaitement la situation. Il ne savait même plus comment cela avait commencé....

Il était dans la Grande Salle avec Remus et James en train de jouer aux cartes. Il se souvenait vaguement qu'une Serdaigle s'était approchée de leur table, avait dit quelques choses... Qu'avait-elle dit déjà? Aucune idée! Comme toujours, il avait réagis avec nonchalance, lui avait souris et fait un clin d'oeil... la suite restait dans le flou.

A présent, il se faufilait discrètement au détour d'un couloir, jetant des regards autour de lui. Le visage hilare de James Potter... de ça, il s'en souvenait! Qu'il soit damné! Il le lui fera regretter plus tard dans la journée. En lui faisant avaler ses lunettes par exemple! Ou en lancant Lily Evans à ses trousses... Non! Mauvaise idée! Ca lui ferait trop plaisir!

Un gloussement non loin de lui le fit réagir au quart de tour. Rapidement, il courrut dans un couloir qu'il ne traversait que rarement. Les bruits de pas se rapprochèrent et Sirius ouvrit la première porte qui se présenta à lui. Pénétrant dans la salle, il referma vivement mais sans bruit, la porte derrière lui. L'oreille collé contre le bois, il perçut la voix de la Serdaigle, qui s'interrogeait sur lui. Ou pouvait-il bien être? "Pas prêt de toi en tout cas!!" Pensa immédiatement Sirius. Il retint son souffle jusqu'à ce qu'elles disparaissent enfin. Quelques secondes encore... et il soupira de soulagement. Ses nerfs se relachèrent aussitôt.

Il se décida enfin à se retourner pour examiner le lieu où il se trouvait. Et se figea aussitôt. Il n'était pas seul. La salle numéro onze était désaffecté mais pour une raison qu'il ignorait bien, une jeune fille de son âge se trouvait assise au centre de la pièce. Pris de Court, Sirius resta tétanisé un instant avant de s'exclamer:

" Qu'est-ce que tu fais ici? "

Il ne connaissait cette fille, ni d'Eve ni d'Adam. Il ne se souvenait pas l'avoir croisé une seule fois depuis sa première année. Mais peu importe! Il était tellement vexé de s'être fait surpris dans une telle position et situation... qu'il en oubliait sa politesse et son penchant pour la séduction.

La pièce était assez sombre et il n'arrivait même pas à voir ni les traits de son visage... ni les insignes de sa maison.

Il était aux environs de 16 h. La plupart des élèves étaient très certainement en compagnie de leur bande d’ami, à s’amuser, ou tout simplement à discuter de leurs vacances. Andréa avait passé une bonne partie de la matinée à écouter les histoires de sa meilleure amie, en particulier comment elle avait rencontré « l’homme de sa vie ». La jeune fille avait supporté sans broncher la description physique, puis psychologique du jeune homme, puis elle avait écouté les doutes de son amie quand à sa réaction si elle lui apprenait qu’elle était une sorcière.
Andréa adorait sa meilleure amie. Mais après quelques heures, elle avait prétexté avoir une lettre à envoyer à ses parents et s’était éclipsée pour souffler un peu.
Elle n’en avait même pas placé une. En même temps, elle n’avait pas grand-chose à raconter, ses vacances avaient été assez simples et banales, et elle était vraiment heureuse d’être de retour à Poudlard, sa deuxième maison comme elle aimait le dire.

Bref, elle s’était éclipsée, et avait décidé d’aller faire un tour, seule, dans ce château qu’elle aimait tant. Elle avait d’abord pensé à aller chercher quelques bouquins, mais sa fainéantise naturelle l’avait poussé à laisser tomber cette idée. Elle avait alors simplement décidé d’aller marcher dans les couloirs, profitant ainsi de sa promenade pour saluer les tableaux.

Elle avait marché environ 10 minutes, puis, en ayant marre de marcher, s’était décidée à aller s’asseoir quelque part. Ne voulant pas revenir auprès de ses amies pour le moment, elle avait alors pensé à la salle désaffecté qui était justement sur son chemin.
Elle était rentrée, s’était installée au centre de la salle, sur une table, et avait profité du calme de cet endroit pour souffler encore un instant.

Elle se doutait bien qu’elle n’allait pas être tranquille longtemps, mais elle ne s’imaginait pas que quelqu’un allait entrer dans cette pièce, et encore moins Sirius Black. LE Sirius Black. Un des Maraudeurs, un des garçons les plus populaires de Poudlard, un Black qui était dans la maison Gryffondor, mais qui n’en était pas moins arrogant, sûr de lui et particulièrement irrespectueux et profiteur en ce qui concernait les filles. Bref, elle ne le portait pas vraiment dans son cœur, mais en même temps elle ne le connaissait pas personnellement. Elle ne se souvenait pas lui avoir adressé une fois la parole depuis qu’ils étaient à Poudlard. Et pourtant ils étaient de la même année. Disons que Sirius était bien trop occupé avec son fan club et sa bande d’amis pour essayer d’apprendre à connaître d’autres personnes.

Elle était donc surprise, surprise d’être dérangée dans sa solitude passagère, et surprise aussi de le voir lui, entrer brusquement dans cette salle désaffectée, refermer vivement la porte et attendre la respiration rapide, que quelqu’un s’éloigne. Etait-il en train d’essayer d’échapper à des groupies en furie ? Ce serait fort surprenant de sa part, lui qui appréciait tellement d’être au centre de l’attention de tout le monde, et qui aimait particulièrement être entourée de jolies filles.
Elle le regarda avec un air de surprise, mais garda le silence car il ne l’avait pas encore vu. Elle ne voulait pas prendre la parole la première. Elle l’entendit soupirer de soulagement, et elle retint à grand peine un sourire. Elle n’aurait jamais pensé trouver Sirius Black dans cette situation.
Et apparemment, il n’aurait jamais pensé que quelqu’un le verrait en train de se cacher de ses groupies, car lorsqu’il se retourna et l’aperçu enfin, il parut fortement surprit et poussa d’un ton qui agaça la jeune fille un « Qu’est-ce que tu fais ici ? » comme si elle était entrée dans une salle à son nom.

« Je devrais plutôt te poser la question. »

Sirius eut du mal à reprendre contenance. Non seulement parce qu’il n’était pas seul comme il l’avait pensé, mais aussi parce que la jeune fille avait l’air aussi agacé que lui en le sachant ici. Tant mieux ! Ils étaient au moins à égalité. Oh et puis franchement, il fallait être folle pour venir s’enfermer ici, non ? Lui s’y était retrouvé par la force des choses mais elle… ?! Probablement une fille un peu à côté de la plaque. Elle n’avait même pas eu l’idée d’ouvrir complètement les volets de la pièce. C’est à peine si on discernait quelques choses dans cette obscurité.

Pour retrouver un tant soit peu de son assurance coutumière, Sirius sortit sa baguette, et d’un geste, ouvrit en grand les deux fenêtres de la salle désaffectée. Aussitôt, une lumière aveuglante les entoura et le jeune homme dut cligner plusieurs fois des yeux pour pouvoir s’y adapter. Il vit « enfin » son interlocutrice et se figea de nouveau. Au son de sa voix, il s’était attendu à voir une jeune fille…rousse, au tempérament de feu. Le genre de fille qui avait assez de culot pour lui répondre comme elle l’avait fait un peu plus tôt. Au lieu de cela, il se retrouvait face à une jeune femme aux allures frêles et fragiles. Brune, les yeux verts, un air angélique. Bref, il ne s’était pas du tout attendu à cela.

Se passant une main nerveuse dans ses cheveux déjà ébouriffés, il fronça les sourcils, et se décida enfin à reprendre la parole, ironique :

« Je jouais à cache-cache bien évidemment ! Je ne pensais pas que quelqu’un s’y cachait déjà… »

Remettant sa baguette dans sa poche intérieure, il fourra ensuite ses mains dans ses poches, et risqua un pas en avant. La jeune fille n’avait pas bougé d’un pouce et affichait une expression qui n’augurait rien de bon. Allons donc ! Il fuyait ses fans pour se retrouver nez à nez avec une fille qui visiblement ne l’appréciait guère. Pourquoi ? Cela était facile à deviner. C’était sa grande malédiction. Soit on adorait Sirius, soit on le détestait. Il n’y avait malheureusement pas de demi mesure.

Bah, de toute façon, qu’est-ce que ça pouvait lui faire à lui ? Que cette fille là ne l’aime pas ! Il en avait bien d’autres non ? Sans bien savoir pourquoi, il avait une folle envie de pousser la jeune fille à bout. Retrouvant ses airs nonchalants et voir arrogants, il continua :

« Etais-tu en train de préparer un quelconque plan machiavélique et contraire au règlement de Poudlard ? Pour être seule ici, ce doit être le cas. Les pires sont souvent ceux aux allures innocentes… »

La jeune fille regarda Sirius Black sortir sa baguette d’un geste vif et fut instantanément aveuglée par la lumière qui venait d’inonder la pièce. Elle cligna des yeux, ses deux émeraudes s’habituant doucement à la l’éclairage, puis regarda le visage de son interlocuteur. Elle devait bien l’avouer, Sirius était un séduisant jeune homme. Grand, et musclé grâce au Quidditch, il avait également une beauté particulière aux Black, un air noble. Et son assurance ajoutait encore à son charme naturel.
Mais cela n’enlevait rien à ce qu’elle pensait de lui. Elle n’avait pas pour habitude de juger les gens trop vite, sur leur apparence physique, mais elle avouait volontiers que si elle ne portait pas Sirius dans son cœur c’était à cause des choses qu’elle avait entendu, et qu’elle voyait constamment. Des jeunes filles, groupies soit dit en passant, qui se traînait au pied du Maraudeur, réussissait à sortir avec lui et en était particulièrement fière. Sauf que ça durait très souvent 1 journée, ou au mieux, 2 jours. Enfin bref, elle ne supportait pas son comportement envers les filles, comme si elles n’étaient là que pour assouvir ses envies et lui donner l’impression d’être le centre du monde.

Et voilà qu’il se comportait de manière totalement énervante avec elle. Qu’avait-elle fait après tout ? Rien. Elle était même installée dans cette salle bien avant lui, c’était lui qui était entré et qui l’avait interrompue dans ses réflexions. Et au lieu de s’excuser et de s’en aller simplement, Monsieur se donnait le droit de faire des remarques.
Andréa sentit l’énervement la prendre.

« Je croyais que c’était plutôt ton truc à toi d’enfreindre le règlement. »

Elle se tut un instant, regardant fixement le jeune homme en face d’elle. Il avait reprit son air habituel, arrogant et hautain, sûr de lui. Elle n’aimait pas cet air là.

« Qu’arrive t’il au grand Sirius Black ? Serait-il poursuivit par une horde de fans hystériques ? Pauvre Black, obligé de se cacher dans une salle de classe désaffectée. Ca n’a pas vraiment de sens tu sais. Je croyais que tu aimais être entouré d’un groupe de fille sans cervelles.»

« Je croyais que c’était plutôt ton truc à toi d’enfreindre le règlement. » Bien que le visage de Sirius resta impassible, un muscle de sa mâchoire se contracta. Oh et puis quoi encore ?! Il était fier de ses frasques en compagnie des maraudeurs ! Il enfreignait le règlement et alors ? Il ne s’en était jamais inquiété auparavant ! Pourquoi le faire aujourd’hui ? Ce n’est pas parce que cette jeune fille lui en faisait la remarque qu’il allait devenir d’un jour à l’autre un saint.
D’ailleurs, il venait tout juste de remarquer qu’elle venait de Gryffondor. Mince alors ! Pourquoi ne l’avait-il jamais vu auparavant ?! Lui qui se vantait de connaître tout le monde ! Surtout qu’elle n’était pas du genre à passer inaperçue… Soit il était devenu aveugle soit elle venait d’arriver cette année. Une étrangère, c’était fort possible. C’est en tout cas ce qu’il espérait parce que son ignorance l’effrayait quelque peu. Il ne savait même pas comment elle s’appelait. Ce qui n’était pas son cas visiblement.

La dernière remarque de la jeune fille l’agaça encore plus. De quel droit osait-elle lui faire la moral ? Il faisait ce qu’il voulait ! Et puis…ce n’était pas de sa faute si toutes les filles lui courraient après…. Bon si, un peu ! Mais tout de même ! C’était bien la première fois qu’on lui en faisait le reproche (hormis Remus bien entendu, mais lui c’était surtout parce qu’il était trop raisonnable et le sermonnait comme son père ! La barbe d’ailleurs ! ).

De nouveau, il fut vexé d’avoir été découvert dans une telle situation. Mais il avait beau être un vil séducteur, il ne sortait pas avec tout ce qui bouge, surtout si elle ne valait pas le coup. Serrant les poings dans ses poches, il consentit enfin à lui répondre, non sans adopter un ton doucereux qu’il était loin de ressentir :

« Oh mais rassure toi, le grand Sirius Black n’a pas à se plaindre ! Mais tu as raison sur un point ! J’aurai préféré ne pas me retrouver dans cette salle désaffectée. Sans ma « horde de fans hystériques », je n’aurai sans doute pas fait cette désagréable rencontre ! »

Les yeux du jeune homme s’étaient assombris dangereusement alors qu’il les posait sur la jeune Gryffondor. Se dirigeant lentement vers les fenêtres, il continua :

« D’Ailleurs, il ne me semble pas qu’on ait été présenté. Tu sais qui je suis mais, pour ma part, je ne suis pas devin… »

Pourquoi était-il si désagréable avec elle? Il ne le savait même pas lui même. Probablement parce qu'il s'était retrouvé brievement dans un état d'infériorité... ou peut-être était-ce juste physique. Quoiqu'il en soit, c'était plus fort que lui. Bien qu'il trouve la jeune fille trés attirante, il ne ressentait pas l'envie de la séduire comme il le faisait avec toute les autres. Peut-être le regretterait-il un jour ou l'autre...

« Oh mais rassure toi, le grand Sirius Black n’a pas à se plaindre ! Mais tu as raison sur un point ! J’aurai préféré ne pas me retrouver dans cette salle désaffectée. Sans ma « horde de fans hystériques », je n’aurai sans doute pas fait cette désagréable rencontre ! » Ces mots frappèrent Andréa de plein fouet, et bien qu’ils ne la blessèrent pas, ils résonnèrent dans ses oreilles alors qu’une légère colère s’emparait d’elle.
Elle était donc une « désagréable rencontre » ? Il oubliait sûrement qu’ils étaient dans la même maison, en 6ème année tous les deux, et qu’ils avaient donc passés 5 ans dans la même classe sans s’adresser la parole peut-être mais ils s’étaient déjà croisés. Elle trouvait donc incroyable qu’il parle de « rencontre » Et qui plus est, rien ne l’empêchait de sortir de la salle et de la laisser tranquille, si elle était si « désagréable ».

La jeune Gryffondor resta assise sur le vieux bureau en suivant des yeux le Maraudeur à l’air hautain qui s’était dirigé vers les fenêtres.
Et maintenant, il demandait son nom ? Humpf ! S’il faisait un peu plus attention aux autres, il le saurait déjà, au bout de 5 ans on peut quand même retenir un prénom. Mais apparemment, monsieur ne se rappelait même pas de son visage, pas étonnant avec la bonne dizaine de filles qui le poursuivait chaque jour(est-il util de préciser que cette dizaine de fille changeait constamment ?).

« Andréa Moore. Même année et même maison que toi. »dit-elle en accompagnant ces quelques mots d’un regard qui montrait bien ce qu’elle pensait de son ignorance.

Elle s’était retenue à grand peine de lui lancer une bonne remarque piquante à ce sujet. Elle connaissait son nom grâce à sa popularité mais elle était certaine qu’elle l’aurait su quand même, sachant qu’ils étaient de la même maison. Mais Sirius et elle étaient deux personnes très différentes.

Oups... C'était donc lui qui était aveugle. Tentant d'ignorer le regard accusateur d'Andréa (joli prénom entre parenthèse...), Sirius se détourna vers la fenêtre, faisant mine d'observer les alentours de Poudlard. De là où il se trouvait, il pouvait voir le lac, ainsi que le parc au pied du Chateau. Quel lieu enchanteresse tout de même! Si seulement ils pouvaient rester ici indéfiniment! ... Mais c'était impossible... Dans deux ans lui et les maraudeurs ne seraient plus scolarisés. Et devront faire leurs vies dans le dur monde du travail.

Un bruit de course le tira de ses pensées et il se retourna vivement. Oh non... Cette saleté de Serdaigle n'avait donc pas abandonnée!! En plus, elle n'était pas seule d'aprés les bribes de conversations qu'il pouvait entendre. Mince...cette fois-ci, elle allait fouillée toutes les pièces du couloir. Comment allait-il pouvoir se débarasser d'elle? Rahh les filles! Quel poids vraiment!!

Il ne pouvait pas se cacher même dans cette pièce. Il n'y avait que des meubles cassés, pas plus haut que trois pommes. Le seul potable, Andréa était assise dessus. Et hors de question de se rabaisser au point de se cacher sous ses jupes!

" Il est peut-être entré dans l'une de ses pièces..." Disait la jeune Serdaigle. Une deuxième année d'aprés ce qu'il avait compris. Déjà précoce à cet age, malheureusement pour lui. La pouasse! Elles se rapprochaient encore, et il n'avait toujours pas trouvé de solution. Pourtant la plus flagrante était juste là, sous son nez... Non... il ne pouvait décidement pas faire cela... Mais il n'avait pas trop le choix.

Sirius se mordit la lèvre inférieure et se passa une main dans ses cheveux, signe chez lui, de nervosité. Oh et puis Zut! De deux maux, c'était le meilleur!

Traversant la pièce pour rejoindre Andréa, il se planta devant elle et la regarda dans les yeux. D'une voix étrange, il lui dit:

" Quoiqu'il arrive, rentre dans me jeu...s'il te plait..."

Il posa ses mains sur les épaules de la jeune fille alors que les groupies se rapprochaient encore. Il pouvait voir la surprise se dessiner sur le visage d'Andréa, mais il n'avait pas le temps de s'y attarder. Elle le maudirait plus tard, tant pis.

La poignée de la porte s'abaissa alors et Sirius se pencha vers le visage de sa compagne pour prendre ses lèvres. Il avait prévu au départ de juste poser les siennes sur celle d'Andréa. Mais aprés quelques secondes, sans qu'il ne sache pourquoi, il se retrouva en train d'échanger un baiser langoureux. Il oublia un instant pourquoi il avait été ammené à faire cela... Mais un raclement de gorge le rammena sur terre, et à contrecoeur, mais vivement, il s'écarta de la jeune Gryffondor.

Il la fixa intensement, comme s'il n'arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. C'est le mouvement sur sa gauche qui le dégrisa et il consentit enfin à se tourner vers les groupies. Ces dernières arboraient un air profondement choqué. Tu m'étonnes! Sirius Black n'était pas censé avoir de petite amie... pour le moment.

Un long silence tendu s'installa et finalement la jeune fille prit la parole d'une voix tremblante:

" Désolé je... je ne voulais pas te déranger... Je... ne savais pas que tu venais rejoindre quelqu'un. "

Sirius resentit un léger pincement au coeur en avisant la bouche tremblante de la jeune fille mais il préféra l'ignorer. Il ne dit rien, et les jeunes Serdaigle se décidèrent enfin à quitter la pièce, laissant derrière elle un Sirius complètement sonné et une Andréa qui n'avait pas l'air mieux...

La jeune fille était toujours assise sur le vieux meuble le plus potable de cette pièce, et regardait le jeune homme d’un air agacé. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il réponde quoi que ce soit, d’ailleurs, elle attendait avec impatiente le moment où il sortirait de cette pièce. Elle était venue ici pour être seule et si elle avait su qu’elle croiserait Sirius Black, elle aurait sûrement préféré rester à écouter son amie lui raconter ses vacances.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle ne supportait pas ce Black. Il ne lui avait jamais rien fait, et le fait qu’il ne connaisse pas son nom n’était pas une raison pour le détester. Mais c’était comme ça, ce devait être physique. Il avait suffit qu’elle le voit entrer ici pour que le jeune homme l’agace.

Elle fut interrompue dans ses belles pensées quand un bruit de course se fit entendre. Des jeunes filles apparemment. Et d’après ce qu’on pouvait entendre, elles cherchaient quelqu’un.
A voir la tête du Gryffondor, c’était lui qu’elles cherchaient. Elle n’eut pas le temps de se rendre compte que le jeune homme s’avançait vers elle, qu’il prononçait des mots qui surprirent la jeune fille.
" Quoiqu'il arrive, rentre dans mon jeu...s'il te plait..."

Elle le regarda d’un air complètement surprit. De quoi parlait-il ? Et puis d’abord, pourquoi l’aiderait-elle ? Il avait désagréable. Et puis…Et puis il l’agaçait. Il posa ses mains sur ses épaules et elle haussa un sourcil sous la surprise. Qu’est-ce qui lui prenait ?
Elle entendit alors la porte s’ouvrir et sans qu’elle ait eu le temps de s’y préparer, ni de voir son visage approcher, ses lèvres se posèrent sur les siennes. Elle resta interdite, et immobile sous le choc de la surprise. Incapable de penser à quoi que ce soit, elle répondit inconsciemment au baiser qui s’était transformé en baiser langoureux. Cela ne dura qu’un très court moment et lorsque Sirius se détacha d’elle, la fixa intensément et tourna finalement la tête vers la personne qui avait ouvert la porte, Andréa elle, resta encore un instant interdite.
Elle ne comprenait même pas ce qu’il venait de se passer.

Au bout de quelques secondes, et alors que la jeune fille, car c’était une jeune fille, prenait la parole, Andréa tourna la tête vers elle, et ré atterrit brusquement sur Terre. La jeune fille, et ses amies groupies, semblaient choquées, au moins aussi choquée que l’était Andréa.
Elle les regarda sans expression sortir et se dit qu’elle aurait du les rattraper pour leur expliquer qu’elle n’y était pour rien, et qu’elle n’était en aucun cas la petite amie de Sirius Black.

La jeune fille était complètement déboussolée. Elle prit quelques secondes pour comprendre ce qui s’était passé. Sirius avait entendu les jeunes Serdaigle, et avait trouvé comme seule solution pour se débarrasser d’elles, d’embrasser Andréa histoire que ces jeunes filles croient que Monsieur n’était pas disponible.

Andréa leva les yeux vers Sirius alors que son regard passait au noir. Elle ne réfléchit même pas et le gifla avant de se lever, descendant du bureau sur lequel elle s’était assise.
Comment avait-il pu se permettre de se servir d’elle ainsi ? Elle n’était pas une porte de sortie, et elle était encore moins là pour aider Sirius Black à se débarrasser des groupies qu’il avait tant voulu avoir sur le dos.
En plus de ça, il était plus que certain que la rumeur allait se propager, et qu’Andréa passerait pour la potiche du jour de Sirius Black. Il était hors de question qu’on pense ça d’elle. Elle n’était pas une groupie, et elle n’aurait jamais la stupide idée de sortir avec un garçon pareil.

Furax, elle regarda fixement Sirius dans les yeux, oubliant bizarrement qu’elle avait répondu à son baiser, qu’elle avait apprécié, et qu’elle s’en souviendrait longtemps.

« Ne refais plus jamais ça, c’est bien compris ? Je suppose que tu es fier de toi, tu as brisé un nouveau cœur Don Juan. Tu es vraiment…C’est toi qui fais tout pour être poursuivi par ces groupies. Et après tu te sers d’une fille qui n’a rien demandé pour t’en débarrasser ? Tu aurais pu avoir le courage de leur dire qu’elles ne t’intéressaient pas, au lieu de te servir de moi comme on se sert d’une porte de sortie. Je ne suis pas une de ces potiches qui sont là pour assouvir tes désirs, et encore moins pour t’aider à te sortir des situations dans lesquelles tu t’es mis toi-même. »

A peine eut-il fini l'affrontement face à la jeune serdaigle qu'il se retrouvait en conflit avec Andréa. Bon... il s'y était attendu. Mais, comme il l'avait pensé précedement, de deux maux, il préférait celui ci. La jeune deuxième année n'était pas son style et il n'avait trouvé aucun autre moyen pour la repousser sans la brusquer. Le problème c'est que visiblement, c'était l'inverse qui s'était produit. Qu'est-ce qui était le mieux? Etre repoussé parce qu'on est pas assez bien ou parce que la personne est déjà prise? Selon Sirius, la deuxième solution était plus...soft. Bah de toute manière, il ne comprendrait jamais la psychologie féminine!

Il recut sans broncher la gifle qu'Andréa lui administra. Il aurait presque voulu que ça lui remette les idées en place mais ce n'était malheureusement pas le cas. Alors qu'elle le fusillait du regard et déversait toute sa colère sur lui, il ne pouvait s'empecher de repenser au baiser qu'ils avaient échangé. Et auquel elle avait répondu! Elle avait beau jouer les prudes effarouchées maintenant, elle n'avait pas eu l'air de s'en plaindre quelques secondes auparavant. Certes, il ne lui avait pas beaucoup laissé de choix ni de temps. Mais elle aurait trés bien pu le repousser en plein milieu. Et là, il aurait été dans une sale situation.

Sirius aurait pu la remercier pour son "aide" mais son instinct lui disait qu'elle le prendrait plutôt mal. Et on prétendait que les hommes avaient de l'orgeuil!! Les femmes aussi visiblement.

Il l'écouta sans rien dire. A la fin de sa tirade, il fronça un sourcils et rétorqua avec un calme qu'il était loin de resentir:

" C'est bon? Tu as fini? Excuse moi si j'ai heurté ta sensibilité de jeune effarouchée mais je n'avais pas trop le choix. C'était ça où je me cachais sous le bureau... ce qui ne t'aurais pas plus non plus. "

Il marqua une pause où il prit le temps de remettre ses mains dans les poches.

" Et contrairement à ce que tu insinues, je ne voulais pas lui briser le coeur. C'était la meilleure manière de la repousser sans qu'elle ne le prenne comme un afront personnel. Tu ne crois pas? "

Il frola sa joue qui devait être rouge à cause de la gifle qu'il avait eu.

" Quand à la manière que j'ai du employer... je crois que tu t'es déjà vengée, inutile d'en rajouter... Ce n'est tout de même pas la mort!"

C'était tout lui ça! Faire comme si cela ne lui avait rien fait...ce qui était loin d'être le cas. Il se retint de lui faire remarquer qu'elle ne l'avait pas repoussé, loin de cela. Il ne voulait pas se prendre une autre baffe.

Toujours debout, face au jeune Gryffondor, Andréa écoutait maintenant ce qu’il avait à répondre. Monsieur faisait comme si de rien était, comme si c’était normal d’embrasser une fille qu’on connaissait à peine, sous prétexte qu’une bande de fans hystériques allait débarquer. Elle ne trouvait pas.

Bon, peut-être qu’elle réagissait excessivement, mais c’était dans sa nature. Et puis peut-être qu’elle était aussi en colère parce qu’elle avait répondu au baiser du jeune homme. Elle ne savait pas ce qui lui était passé par la tête, mais elle savait qu’elle aurait du le repousser. Encore elle serait restée sans rien faire, mais là elle avait carrément répondu, ce qui était très différent et beaucoup plus embêtant. Elle avait beau se dire que c’était sous l’effet de la surprise, elle devrait bien s’avouer qu’elle n’avait pas repoussé le jeune homme parce qu’il était loin de lui déplaire. Physiquement bien sûr, parce que question personnalité, c’était tout autre chose. Et puis, elle devait bien reconnaître que le jeune homme était doué question baiser.
Mais bien sûr, tout cela, elle n’aurait jamais la bêtise de lui dire. Il était déjà bien trop tête enflée pour ça, pas besoin qu’elle en rajoute une couche.

Dans tous les cas, Sirius était en train de faire passer ce geste comme une banalité. Ce qui était loin d’être le cas. Ce n’était pas la mort hein ? Eh bien il allait savoir ce que c’était, la mort !

Et voilà qu’elle s’emportait de nouveau. Elle devrait essayer de se calmer, et de ne pas lui faire plaisir en lui montrant combien ces quelques instants l’avaient troublée.

« N’essaie pas de faire comme si tu n’avais rien fais Black. Tu ne connaissais même pas mon nom il y a à peine 2 minutes, et tu ne dois même pas t’en souvenir. Et tu te sers quand même de moi pour régler tes petites histoires ? »

Roooh tout de suite les grands mots! Les femmes avaient vraiment le don de faire toute une histoire pour si peu de choses! Sirius leva les yeux au ciel et soupira. Andréa avait visiblement du mal à se contenir. Il ne savait s'il devait s'en rejouir ou pas. Toujours aussi calme, il lui répondit:

" Si, je me souviens de ton nom Andréa et non je ne me suis pas servis de toi pour mes petites affaires. Enfin... Pas vraiment, dirions nous. En réalité, si tu n'avais pas été là, il m'aurait été plus simple de me "cacher". Mais étant donné que tu monopolisais la cachette, je n'ai eu guère d'autre choix. "

Comme tout semblait si simple de ce point de vue là. Evidement, Sirius mentait. Il n'allait pas lui dire qu'elle avait raison et qu'il l'avait utilisé pour être enfin tranquil. Et puis de toute manière, il ne regrettait pas de l'avoir embrassé... pas du tout même.

Prenant un air détaché, il se mit à marcher dans la salle.

" Tu comprends donc que c'était une nécessité. J'espère seulement que tu n'iras pas démentir ce que les autres ont vu, sinon je suis dans de beaux draps. "

Il tourna de nouveau son visage vers elle. Il n'en avait pas conscience mais ses yeux sombres étaient parfois inquiétants, surtout lorsqu'il arborait un air sérieux et grave comme à présent. Mince.. Il venait de réaliser qu'il allait devoir dépendre d'elle. Andréa était son sauf conduit. Si elle disait quoique ce soit, il allait de nouveau se retrouver avec cette serdaigle, certes émouvante, mais pas du tout son style sur le dos. Comment se sortir de cette galère? Il serait déjà fort étonnant qu'Andréa accepte. Et si par miracle elle le faisait, elle lui demanderait surement quelques choses en retour.

Se frottant le menton d'un air pensif, Sirius réfléchissait pour trouver une solution. Hum... Fier comme il l'était, il ne pouvait même exposé la véritable situation telle quel. Hors de question de demander pitié auprés de la jeune fille. Et puis quoi encore.

Rahh vraiment, il y avait des jours où il valait mieux ne pas se lever de son lit!

Humpf ! Et maintenant il la faisait passer pour fautive ! Comme si elle était en tort d’avoir été assise tranquillement dans cette salle. Monsieur aurait préféré qu’elle n’y soit pas hein ? Eh bien, dommage pour lui, cette salle ne lui était pas réservée.

Andréa se demanda un court instant ce qu’elle faisait encore dans cette pièce. Elle aurait dû sortir après lui avoir mis une gifle, ce qui lui aurait évité de continuer à discuter avec lui. Mais elle était restée là, et elle préférait se dire que c’était parce qu’elle était venue ici avant lui et que c’était à lui de partir le premier.

La jeune fille le fixa des yeux, encore agacée par ce comportement tellement…tellement habituel chez lui.

« Ah ben oui, bien sûr, c’est de ma faute ! »

Elle leva les yeux au ciel d’un air énervé et lui passa devant pour aller plus loin.

Elle ne se tourna vers lui que lorsqu’elle l’entendit dire qu’il espérait qu’elle ne démentirait pas ce qui allait se dire sur eux deux. Elle était choquée par son culot. Elle l’avait déjà aidé une fois, sans l’avoir souhaité en plus, et elle en avait été énervée. Et maintenant il lui demandait de continuer à l’aider ?
Elle était d’habitude toujours prête à aider les gens, et elle l’aurait sûrement fait si l’aide qu’elle devait apporter ne consistait pas à faire semblant de sortir avec Sirius Black, ou de faire semblant d’être sortie avec lui. Dans tous les cas, il en était hors de question. Il n’avait qu’à se trouver une potiche à son goût, il y avait des tas de filles intéressées, mais pas elle.

« Parce que tu crois en plus que je vais de nouveau t’apporter mon aide ? Je me contrefiche que tu sois dans de beaux draps ! Assume un peu ! C’est toi qui veux tant être populaire et célèbre, et…entouré de groupies. Pourquoi les fuies tu ? Et d’abord, je ne crois pas que ce soit dans les habitudes du grand Sirius Black d’aller demander de l’aide à une pauvre fille comme moi. Je me trompe ? »

Bon... elle n'avait visiblement pas l'intention de lui rendre les choses faciles. Il aurait du s'en douter. Au fond, il savait qu'elle lui refuserait une telle faveure. Et maintenant qu'allait-il faire? Pas abandonner, ça c'est sur! Il ne reculait devant rien. Il allait seulement changer de tacticte. Sa spécialité. Sirius était réputé pour être quelque peu imprévisible. Bien qu'il joue parfaitement le don juan, le bourreau des coeurs, peu de personnes arrivaient vraiment à le cerner. Trop complexe pour eux. Seuls les maraudeurs pouvaient s'en vanter.

Si c'était ainsi...changeons de tactique! Sirius arrêta ses aller et venues pour se rapprocher d'Andréa. Déjà cette dernière lui lancait un regard soupconneux. Amusé, il leva ses deux mains devant lui en signe de paix, mais continua cependant à se rapprocher.

" Il me semble que ça ne t'a pas trop dérangé tout à l'heure de m'aider. Je me trompe? "

Il avait volontairement repris le terme qu'elle avait utilisé plus tôt. Sans qu'elle s'en aperçoive, André se retrouva coincée entre l'un des meubles cassés et lui même. Ne pouvant plus fuir, il la vit s'immobiliser pour lui faire face. Un lent et délicieux sourire apparut sur les lèvres de Sirius qui s'immobilisa qu'à quelques centimètres. Il marqua une pose, ses yeux sombres l'observant intensement.

" C'est toi qui juges que tu es une pauvre fille. Personnellement je trouve que..."

Tu feras l'affaire, faillit-il dire avant de se retenir à temps. Ne pas gaffer à ce stade du jeu. Changeant intentionnellement de conversation, il ajouta:

" C'est quoi qui te dérange le plus? Devoir jouer le rôle d'une de ses "groupies" que tu sembles si détester ou savoir qu'au fond tu n'as pas réagis aussi différement qu'elles si elles avaient été à ta place? "

Oh! C'était bas! C'était bas, et il le savait! Mais que voulez vous... Sadisme quand tu nous tiens! Sirius aimait jouer...surtout avec les filles. Il n'était pas un Black pour rien. Sa manipulation était aussi suptible bien que moins dangereuse... enfin, cela dépendait de quel point de vue. Au pire des cas, il pourrait toujours lui proposer quelque chose en échange. Quoi, il ne le savait pas encore. Il aviserait bien s'il était vraiment ammené à cette nécessité.

Andréa s’était arrêtée au milieu de la pièce, et regardait maintenant le jeune Gryffondor s’avancer vers elle. Déjà, elle le regardait d’un air soupçonneux, et monsieur y répondait en levant les mains en signe de paix.
Il s’approcha encore, et elle recula inconsciemment, doucement, alors que le jeune homme lui sortait un « Il me semble que ça ne t'a pas trop dérangé tout à l'heure de m'aider. Je me trompe? » qui l’agaça. Elle ne supportait pas qu’il se serve de ça pour la torturer. Son petit jeu l’agaçait déjà. Le pire était qu’il avait raison. Mais bien sûr, elle ne lui dirait pas. Rien ne se serait passé ainsi si il lui avait laissé le temps de réfléchir 5 minutes.

La jeune fille ouvrit la bouche, prête à répliquer la moindre petite chose qui pourrait montrer qu’il avait tord. Mais elle se rendit compte qu’elle était cernée d’un côté par un vieux meuble, de l’autre par Sirius Black. Génial ! Voilà que le jeu prenait plus d’ampleur. Ca n’allait pas durer longtemps, elle ne le laisserait pas jouer ainsi avec elle. Hors de question !
Elle lui fit face, le regardant de toute sa hauteur, sans lui montrer qu’elle était à la fois énervée et troublée par la situation. Un sourire se dessina doucement sur les lèvres du jeune homme, sourire qui fit un drôle d’effet à la jeune Gryffondor.
Et voilà qu’il lui sortait un : " C'est toi qui juges que tu es une pauvre fille. Personnellement je trouve que...". Il trouvait que quoi ?
Elle manqua de lui arracher les yeux de la tête, mais déjà il changeait de sujet de conversation, sujet qui énerva encore un peu plus la jeune fille par sa vérité, si…véritable.

" C'est quoi qui te dérange le plus? Devoir jouer le rôle d'une de ses "groupies" que tu sembles si détester ou savoir qu'au fond tu n'as pas réagis aussi différemment qu'elles si elles avaient été à ta place? "

« Je n’ai PAS réagis comme elles. Je ne suis PAS comme elle, comprends le bien. Si tu m’avais laissé le temps de te dire ce que j’en pensais, crois moi rien de tout cela ne serait arrivé. Ces filles là voient peut-être un truc de fantastique dans le fait d’embrasser Sirius Black, mais moi ça ne me fais aucun effet. »

Sirius était vraiment un géni. Intérieurement, le jeune homme savoura sa victoire alors qu'Andréa réagissait comme prévu et tombait dans le piège. Elle ne faisait que s'enliser d'avantage dans les sables mouvants. Surtout par sa dernière phrase. A croire qu'elle le faisait presque exprés. Apprenti Freud qu'il était, Sirius voyait dans ce cas un appel inconscient pour une chose qu'on rejette en apparence.

Le jeune Gryffondor fit mine d'être choqué et étonné et s'approcha encore un peu d'elle. Il ne la touchait pas mais n'était qu'à quelques centième de millimètres d'elle. Les sourcils froncés, il pencha son visage tout en disant d'une voix mielleuse:

" Oh... vraiment? Ca ne te fait aucun effet? Dans ce cas, tu ne vois aucune objection à ce que je retente l'experience pour le constater par moi même... ? "

Il posa ses bras de parts et d'autres du meuble contre lequel Andréa se trouvait. Elle était dorenavant enfermé entre ses bras et ne pouvait vraiment plus bouger. Il était en position de supériorité et il préférait cela. C'était toujours mieux que s'il s'était caché sous le bureau pour fuir la petite serdaigle non?

" Mais avant... je te laisse le temps de dire ce que tu penses... comme ça tu ne me le reprocheras pas lorsque nous aurons finis..."

Il s'immobilisa au dessus d'elle et l'interrogea du regard. Il était tellement prêt qu'il pouvait sentir des efluves du parfum d'Andréa. Il ferma un bref instant les yeux pour se dégriser. Ah si les autres le voyaient... James se moquerait probablement de lui alors que Remus le sermonnerait, défendant la jeune Andréa Moore, idéaliste qu'il était!

Andréa ne se rendait pas compte que par les quelques mots qu’elle avait prononcé, elle s’était enfoncée et s’était mis dans une sale situation. Elle avait réagi comme le voulait Sirius, et comme il s’y attendait.
Elle le regarda, immobile, se rapprocher d’elle, et s’arrêter à quelques centièmes de millimètres d’elle. Elle se sentait…étrangement troublée. Elle savait que c’était pas bien, et qu’elle aurait dû lui donner un coup bien placé à la manière Moldue, et s’en aller avant de regretter la suite, mais elle était tellement troublée, et énervée aussi. Enervée qu’il se joue ainsi d’elle, et qu’il la contrôle de cette manière.
Et voilà qu’il se mettait à parler d’une voix mielleuse. En plus de ça, il venait de poser ses mains de part et d’autre de la jeune fille, sur le meuble derrière elle. Elle ne pouvait plus faire le moindre mouvement, et même si elle en avait eu envie, elle n’aurait pas pu se sortir de là, en tout cas pas sans pousser Sirius.

Humpf ! Il lui laissait le temps de dire ce qu’elle en pensait ? Mais elle était incapable de penser quoi que ce soit ! Et pourtant, elle se devait de répondre, de lui montrer qu’elle n’était en rien troublée, ce qu’elle était quand même, et qu’il n’arrivait pas à ses fins.

« Je… »dit-elle avant de se racler la gorge, se redonnant contenance. « N’essaies même pas. Je t’ai dis que tu ne me faisais aucun effet. Et je t’ai dis aussi de ne jamais recommencer ce que tu as eu la bêtise de faire tout à l’heure. Maintenant laisse moi tranquille. »

Elle le regarda fermer les yeux, et se retint de faire la même chose. Le parfum du jeune Black lui titillait les narines et elle était de plus en plus troublée par cette proximité. Elle était tellement énervée, la prochaine fois, elle resterait avec son amie, même si ses récits de vacances l’agaçait.

La petite Andréa semblait avoir des difficultés à s'exprimer, constata t-il, amusé. Ce qu'il comprenait facilement. Elle voulait qu'il la laisse tranquille? En réalité, ce qu'elle disait n'avait pas beaucoup de sens. Si leur baiser ne lui faisait aucun effet pourquoi redoutait-elle donc de recommencer. Elle aurait du arborer un air de dégout, ou le repousser viollement... or, elle ne faisait ni l'un ni l'autre. Un point pour lui...

Ignorant donc ce qu'elle disait, il se pencha encore vers elle et enfuit lentement son visage dans son cou. Le souffle de Sirius caressa sa nuque et il lui chuchota à l'oreille:

" Si tu redoutes tellement que je refasse cette bétise... pourquoi ne te défends tu pas? Tu en as pourtant l'occasion..."

Bien qu'en effet, les bras de Sirius soit toujours de part et d'autre d'elle même, ils ne formaient pas une barrière impratiquables. C'était plus "symbolique" qu'autre chose. De plus, lorsqu'il était penché ainsi, il lui donnait l'occasion de se glisser de l'autre côté. Ainsi, si elle était si indifférente, elle pouvait bien se libérer et le laisser seul dans cette salle de classe désaffectée.

Il s'immobilisa, lui donnant l'occasion de réagir. Le visage toujours contre son oreille, il respira profondement son parfum et tenta de se convaincre qu'il faisait ça uniquement pour qu'elle l'aide.Drôle de façon de le faire... toutefois, il devait bien se l'avouer, il le faisait aussi pour autre chose. Quoi? Bonne question! Bien qu'agacé par Andréa, il se sentait quand même attiré par elle.

Il savait que ce n'était pas bien de jouer ainsi de son charme pour obtenir ce qu'il voulait. Mais au fond, il en tirait du plaisir. Inutile donc de s'arrêter et d'agir en gentleman...ce toute manière il n'en était bien, comme elle semblait si bien le penser!

" Alors... ? "

Grrrr ce qu’elle pouvait le détester ! Il continuait son petit jeu, et elle était incapable de réagir comme elle aurait dû le faire. Elle était consciente que si elle le voulait vraiment, elle pouvait trouver une manière de s’échapper de cette position. Mais bien qu’il l’énervait, elle était de plus en plus troublée, par cette proximité, par son petit jeu et maintenant par son souffle qui lui caressait la nuque.
Elle l’entendit chuchoter à son oreille quelques mots et un frisson la parcourue. C’était certain : elle le détestait !

Elle resta un moment immobile, silencieuse, tentant de reprendre ses esprits. Elle devait le repousser et l’envoyer balader. Elle l’avait laissé prendre trop d’avance dans la partie et il était hors de question qu’il gagne. Elle ne l’aiderait pas, et ce n’était certainement pas en se comportant de cette manière qu’elle changerait d’avis.

Elle ferma les yeux pour remettre ses idées complètement en place. Mais qu’était-elle en train de faire ? Elle se laissait faire par Sirius Black, elle le laissait se jouer d’elle et user de son charme contre elle pour obtenir de l’aide, tout ça parce que Monsieur n’était pas capable d’assumer son succès auprès des filles à Poudlard. S’il ne voulait pas de cette Serdaigle, il aurait du lui dire clairement, et pas se cacher et se servir de la première venue pour la faire fuir. Il était hors de question qu’elle passe pour la copine de Black. Et il était hors de question aussi qu’il continue à se comporter ainsi avec elle.
Elle devait avouer que la tentation de recommencer était grande, mais elle était si énervée qu’il veuille recommencer pour lui prouver qu’elle avait tord qu’elle était décidée à ne pas le laisser faire. Il était hors de question qu’elle admette qu’il lui faisait de l’effet, qu’elle avait aimé leur court baiser, qu’elle était tentée de recommencer et qu’elle le trouvait terriblement séduisant. Pour admettre tout ça il y avait déjà ses groupies, il n’avait pas besoin qu’elle flatte son ego à son tour.

La jeune fille prit une grande inspiration, et enleva de sa tête toutes les vilaines images qui étaient apparues depuis qu’il s’était retrouvé aussi près d’elle. Elle se dégagea on ne sait comment de lui et s’écarta pour aller un peu plus loin dans la pièce.
Elle aurait pu partir immédiatement, comme la fois précédente, mais elle resta dans la salle.
Elle s’arrêta à quelques mètres de lui et tourna la tête vers le jeune Black, le regardant d’un air énervé, mais beaucoup moins troublé que quelques secondes auparavant.

« Je ne t’aiderai pas, débrouilles toi. »

Sirius avait sous-estimé Andréa visiblement. La voyant se dégager de lui et de son étreinte, il ne put s'empêcher de l'admirer silencieusement durant un bref instant. Elle était bien la première à le repousser réellement. Et il devait bien l'avouer, malgré tout, cela porter un grand coup à son précieux orgueil masculin. Il était Sirius Black tout de même.

Alors qu' André s'était éloigné depuis longtemps, il resta un moment immobile, toujours penché en avant, la main levée devant lui. Seule sa tête se tourna pour suivre la jeune fille qui lui annonça qu'elle ne l'aiderait pas.

Un silence pesant s'installa durant lequel Sirius se contenta de fixer la jeune femme. Elle ne voulait pas l'aider. Il devait se débrouiller. Très bien...de toute manière il n'avait pas trop le choix. Déjà son cerveau se mettait à réfléchir à toute vitesse. Bon... même si elle ne confirmait pas ce que les autres avaient vu, même si on ne les voyait pas ensemble dans les couloirs... Le mieux était peut-être de ne rien dire pour le moment, ou en tout cas de ne rien provoquer. Tant que personne ne le questionnait à ce propos, il se tairait. Et dans le cas contraire... il pourrait toujours prétendre s'être lassé d'elle. De toute manière, qui croirait-on le plus? Elle ou Sirius lui même? Après tout c'était ses frasques à lui et non celle d'Andréa qu'on suivait avec impatience. Les élèves croiraient donc plus les paroles venant de lui que venant d'elle.

Sirius se redressa enfin de toute sa hauteur, et ses mains vinrent se loger dans les poches de sa robe de sorcier. Il observa Andréa encore un moment puis finit par hausser les épaules, comme si cela n'avait pas d'importance.

Se dirigeant vers la sortie, il se contenta de lancer un bref:

" Comme tu voudras..."

Il traversa la porte et passa devant elle sans lui accorder un regard. Il savait que l'indifférence ennuierait Andréa plus que tout autre chose.

Andréa observa le Maraudeur un instant. Elle était fière d'elle, elle avait finalement réussit à se sortir de cette situation embarassante pour elle. Elle était certaine que si elle était restée 30 secondes de plus entre ce meuble et Black, elle aurait fini par faire une grosse bêtise.

Elle vit enfin Black se remettre normalement, alors qu'il était resté immobile et l'avait seulement suivie des yeux. Il ne resta pas plus de 2 secondes ainsi et sortit de la salle, lui passa devant sans lui accorder le moindre regard, avec pour seules paroles un "Comme tu voudras" d'un ton nonchalant et indifférent.
Ceci énerva un peu plus la jeune fille, sans aucune raison évidente. Elle poussa un "Humpf!" pour elle-même. Monsieur était venue la déranger dans cette salle alors qu'elle y était tranquille, il l'avait ensuite embrasser pour se débarasser de ses groupies en furie, puis avait tenté de l'obliger à l'aider en la provoquant et en lui faisant du charme, et maintenant, il avait le culot de s'en aller en disant simplement "Comme tu voudras".
Elle était en colère, et pourtant c'était elle qui avait voulu qu'il parte, et qu'il la laisse tranquille. Mais Sirius avait raison, l'indifférence énervait encore plus que toute autre chose la jeune fille.

Aussi, elle sortit à son tour de la pièce et rattrapa vivement le jeune Black, l'oeil noir.

"Je te préviens Black. Si jamais j'entends ne serait ce qu'un seul mot de ce qu'a vu cette Serdaigle, tu le regretteras."dit-elle avant de s'éloigner d'un pas vif qui montrait tout son énervement.

Il était hors de question qu'on pense ça d'elle. Elle ? Une groupie ? Jamais! Et même si elle savait qu'on croirait plus Black qu'elle et que de toute façon tout le monde se fichait de savoir qu'elle était fan de Sirius ou pas, pour elle ça avait de l'importance. Le pire était de se rendre compte qu'elle avait apprécié et répondu à son baiser, qu'elle avait mis un bon moment avant de le repousser et qu'elle sentait un sentiment étrange la parcourir. Comme si elle avait envie de revenir quelques minutes en arrière pour recommencer ce qui l'avait tant mise en colère.

*Sois maudit Black!*

Ce qu'elle pouvait le détester! Elle était sure que ce sentiment ne la quitterait pas avant un moment. Mais même si elle entendait parler de ce qui s'était passé, même si on lui en faisait la réflexion, elle savait bien qu'elle ne pourrait rien contre Sirius Black. La seule chose qu'elle pourrait faire dans ce cas là, serait de lui laisser de nouveau une trace sur la joue. Rien de plus. Il n'avait donc rien à craindre, et monsieur le savait, ce qui énervait un peu plus la jeune Gryffondor.

Sirius comptait presque les secondes qui le séparait de la réaction d'Andréa...4...3...2...1....Un bras vint le retenirr vivement et déjà la jeune femme s'exclamait "Je te préviens Black. Si jamais j'entends ne serait ce qu'un seul mot de ce qu'a vu cette Serdaigle, tu le regretteras". Elle n'avait pas été longue à réagir, comme il s'en était douté. Il avait beau ne pas toujours comprendre les femmes, il devait bien avouer en toute modestie qui les connaissait bien et pouvait prévoir facilement leur réaction. Comme c'était le cas ici!

Il n'eut même pas le temps de répondre à ses accusations enragées que déjà la jeune Gryffondor parait d'un pas vif dans le couloir. Amusé malgré lui, Sirius croisa les bras en observant son dos. Quelques secondes avant qu'elle n'arrive au détour du couloir...1...2...

Tranquillement, il la rejoignit. Etant largement plus grand qu'elle, il n'avait pas besoin de faire beaucoup de pas pour la rattraper. A son tour, il lui prit le bras pour l'arrêter. Sirius baissa la tête pour être à la hauteur de son visage. Tranquillement, tout en plongeant ses yeux dans les siens, il dit:

" Et tu comptes t'y prendre comment Andréa...? En me giflant comme tout à l'heure? Je dois dire que la perspective est assez excitante mais je préfère autant qu'on ne m'abime pas mon beau visage, je risque d'en avoir encore besoin. "

Modestie quand tu nous tiens! Que voulez vous? On avait peut-être trop souvent dit à Sirius qu'il était beau. Maintenant, il le savait et s'en jouer...quand il en avait l'utilité, bien entendu. Il n'était pas du genre à en abuser. Il ne s'appelait pas Lockart tout de même!

" Et puis je croyais que tu t'en contrefichais? Tu veux pas que j'en parle? Certes! Je le ferai! Alors arrête de te prendre la tête, je ne suis pas du genre à manquer de parole! "

Le pire c'est qu'il pensait vraiment tout ce qu'il disait. Si cela effrayait tellement Andréa d'être vue comme sa petite copine et bein soit! Il était moqueur et arrogant, mais il n'était pas cruel. Jamais il n'avait eu l'intention de blesser une femme consciemment. Il avait ses principes.

La jeune fille arrivait au bout du couloir, avançant toujours d’un pas enragé, lorsqu’elle fut retenue par un bras, ce qui la força à se retourner. Elle regarda Sirius avec énervement. Qu’est-ce qu’il lui voulait encore ? Bon au moins, il arrêtait l’indifférence, mais si c’était juste pour avoir le dernier mot, ça ne servait à rien.

" Et tu comptes t'y prendre comment Andréa...? En me giflant comme tout à l'heure? Je dois dire que la perspective est assez excitante mais je préfère autant qu'on ne m'abîme pas mon beau visage, je risque d'en avoir encore besoin. "
Quelle modestie ! Elle le reconnaissait bien là.
" Et puis je croyais que tu t'en contrefichais? Tu ne veux pas que j'en parle? Certes! Je le ferai! Alors arrête de te prendre la tête, je ne suis pas du genre à manquer de parole! "
Elle ne s’attendait pas à ça de sa part. Bizarre. Mais elle en était bien contente, en tout cas elle le serait si il tenait parole.

« Bien, très bien. »

Elle n’ajouta rien de plus, sûrement parce qu’elle ne voyait pas quoi rajouter. Tant mieux s’il ne disait rien, ça l’arrangeait. Maintenant, elle n’avait plus vraiment de chose à ajouter, alors ormis si Monsieur voulait continuer à faire cosette, elle s’en irait, le pas moins rageur c’était certain.

La surprise qui se lisait sur le visage d’Andréa agaça Sirius plus qu’il ne l’aurait voulu. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, il sentit la colère monter en lui. Non mais pour qui le prenait-elle ? Elle avait donc si mauvaise opinion de lui pour le croire capable d’une telle chose. Jamais il ne s’était montré cruel consciemment. Il avait une conscience, par Merlin ! Plus que petite que les autres, certes, mais il en avait une ! Il n’était pas l’être insensible qu’Andréa semblait voir en lui. Non ! Il n’avait pas un cœur de pierre. Lorsqu’il savait que quelqu’un en valait la peine, il pouvait se montrer gentil, généreux et fidèle. Surtout avec ses éternels amis les maraudeurs ! Il n’était pas comme tout le monde semblait le croire. Au fond, personne ne le connaissait vraiment ou chercher à le comprendre..

Sirius ressentit un léger pincement au cœur. Un instant, il fut décontenancé et préféra largement ressentir la colère. Déjà Andréa s’éloignait, et il la fixa sans rien dire. Hors de question qu’il la rattrape cette fois-ci ! Ce n’était pas comme si elle comptait pour lui ! Son avis l’indifférait.

D’un pas rageur, il se retourna et partit dans la direction opposé. Il ne voulait pas rejoindre les autres. Il n’avait aucune envie de leur expliquer la raison de sa mauvaise humeur. Et ils le connaissaient tellement bien qu’il ne pourrait même pas leur mentir. Il préférait être seul.

Sirius descendit rapidement les grands escaliers et se dirigea vers l’extérieur. Une fois dehors, il se passa quelques minutes avant que sa silhouette ne disparaisse dans la forêt interdite….